- Dessin dans un champ élargi  - Drawing in an expanded field


      
    
    






 













contrepoint   crayon sur papier, 56 x 152 cm
contrepoint-lestie






 
 

mardi 17 novembre 2009

Alain Lestié

« [… L'art représente toujours et figure toujours, (le tableau lui-même est une figure, un espace dessiné); paré des inconvenants qualificatifs " abstrait" ou "non-figuratif", il ne fait que délaisser l'imitation, effet parmi tant d'autres de la représentation.
L'artiste transforme chaque chose en son spectre, comme suppléance du réel, et comme toutes les suppléances, cette représentation nomme l'absence de ce qu'elle remplace, par une formation substitutive.
La représentation referme son champ autour de son acte: la recomposition d'un espace-temps résistant aux autres types de production, dans la spécificité d'une force de son immobilisme. Phase par phase, le jeu d'apparences qui modifie la perception vient ajouter les sens de la modification. L'analyse visuelle de ces sens cachés du sens fournit les modèles d'émancipation d'une méthodologie du regard. […] »
Alain Lestié, “Le silence du tableau” (communication prononcée au mois d'avril 2000 à l'Académie Nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux)



« […] Projet particulier adapté à la feuille et au noir et blanc, contrecoup d'un monde bigarré, le papier tient en lui-même les propriétés inhérentes à l'image, à sa matérialité, entre fragilité et intimité, entre information et méditation, entre effacement et endurance, espace de sa complétude et de sa disparition. La monochromie oblige une instance supplémentaire dans l'échelle de l'imaginaire, quand privé des artifices picturaux, le simulacre n'illusionne plus mais atteste de l'illusion à la manière d'un écho. Rien ne se récolte des procédés techniques, ni de l'immanence de matières : la notion de métaphore avalise le simulacre, l'illusion, et relance encore l'apostrophe de son rôle. D'un référent-peinture perdu, les œuvres en retrouvent d'autres, et s'avancent en illustration d'un tableau imaginaire, dématérialisé (sans matière picturale), comme une sorte de photographie ou de reproduction, image d'image.
D'où ce qui a pu être sur papier ne peut plus être peint, situant exactement la place du dessin : ni avant (préparatoire), ni autour (études), ni derrière (variantes) les peintures, il s'inscrit ensuite, tableau après les tableaux. L'image sur papier se figure elle-même et rend compte d'un état autre d'une même réflexion, d'une même situation, face à la même histoire. […] »
Alain Lestié, “Période noire”, Présentation de l'exposition à la Galerie-Librairie Ombres Blanches, Toulouse.


Jean-Didier Vincent - Patrick Lacoste, Alain Lestié, séquence en noirs, œuvre sur papier,
préface de Françoise Garcia, éd. Mollat, Bordeaux, 71 pages; (22 x 27 cm)

Cet ouvrage, composé de textes écrits par deux compagnons de route d'Alain Lestié : Jean-Didier Vincent, neurobiologiste et Patrick Lacoste, psychanalyste, et d'une préface de Françoise Garcia, conservateur en chef, est édité à l'occasion de l'exposition Alain Lestié - Séquence en noirs - organisée par le musée des Beaux-Arts de Bordeaux.












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